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Bilan démographique 2016

La fécondité baisse à nouveau pour atteidre 1,93 enfant par femme en 2016

Vanessa Bellamy et Catherine Beaumel, division Enquêtes et études démographiques, Insee



Au 1er janvier 2017, la France compte 66 991 000 habitants. Au cours de l’année 2016, la population a augmenté de 265 000 personnes, soit une hausse de 0,4 %. Comme les années précédentes, cette progression est principalement due au solde naturel, différence entre le nombre de naissances et de décès.

En 2016, 785 000 bébés sont nés en France. Pour la deuxième année consécutive, le nombre de naissances diminue (– 14 000). L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,93 enfant par femme en 2016, en baisse par rapport à 2015. Il reste cependant le plus élevé d’Europe. Le nombre de décès atteint 587 000 en 2016. Après avoir beaucoup augmenté en 2015, il baisse légèrement en 2016 (– 7 000). Les espérances de vie à la naissance, qui avaient diminué en 2015, retrouvent leur niveau de 2014 (85,4 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes).

En 2016, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 7 000 entre personnes de même sexe. L’âge des mariés de sexe différent continue d’augmenter ; celui des mariés de même sexe diminue légèrement. Le Pacs poursuit sa progression et, en 2015, quatre Pacs ont été conclus pour cinq mariages célébrés.

Une croissance démographique ralentie depuis deux ans

Au 1er janvier 2017, 66 991 000 habitants résident en France, dont 64 860 000 en métropole (figure 1). Par rapport au 1er janvier 2016, la population augmente de 265 000 personnes, soit + 0,4 %, comme en 2015. À champ constant (hors Mayotte), la population continue ainsi de croître, mais plus modérément ces deux dernières années que précédemment. En effet, en 2006, la croissance démographique était de + 0,7 %. Elle a ensuite ralenti, pour s’établir aux environs de + 0,5 % entre 2009 et 2014, avant de ralentir à nouveau.

En 2016, le solde naturel est de + 198 000 personnes (figure 2). Il est inférieur de 7 000 personnes à celui de 2015 et devient ainsi le plus faible enregistré depuis 1976 (+ 182 000 habitants). Le solde naturel avait connu une forte baisse en 2015, due au plus grand nombre de décès survenus cette année-là et, dans une moindre mesure, au recul des naissances. Il était passé de + 259 000 en 2014 à + 205 000 en 2015. En 2016, la baisse du solde naturel, plus modérée qu’en 2015, s’explique par la diminution du nombre des naissances.

Le solde migratoire est estimé à 67 000 personnes en 2016. Comme par le passé, il participe moins que le solde naturel à l’augmentation de la population française.

Au 1er janvier 2016, avec 13 % de la population de l’Union européenne (UE 28), la France est le deuxième pays le plus peuplé derrière l’Allemagne, dont la population représente 16 % de celle de l’UE. Le Royaume-Uni et l’Italie sont les troisième et quatrième pays les plus peuplés. La progression de la population allemande est particulièrement forte en 2015, avec une hausse de près de 1 million, pour atteindre 82,2 millions d’habitants au 1er janvier 2016. Depuis 2006, les populations de la France, du Royaume-Uni et de l’Italie ont progressé, mais à des rythmes différents. Le Royaume-Uni a connu la plus forte progression de sa population (+ 7,9 %, soit 4,8 millions d’habitants supplémentaires), suivi par la France (+ 5,2 %, soit + 3,3 millions à champ constant hors Mayotte) puis l’Italie (+ 4,5 %, soit + 2,6 millions). De ce fait, en dix années, l’écart de population entre la France et le Royaume-Uni s’est réduit, alors que, dans le même temps, il s’est creusé avec l’Italie.

Baisse des naissances pour la deuxième année consécutive

En 2016, 785 000 bébés sont nés en France, soit 14 000 de moins qu’en 2015 (– 1,7 %). En 2015 déjà, les 799 000 naissances de l’année correspondaient à 20 000 naissances de moins qu’en 2014. Cette deuxième année de baisse ramène le nombre de naissances de 2016 à son niveau de 1999, sans pour autant atteindre le point bas de 1994 (741 000 naissances hors Mayotte).

En 2016, la baisse du nombre des naissances s’explique par la diminution de la population féminine en âge de procréer et par la baisse de sa fécondité. Les femmes âgées de 20 à 40 ans, les plus fécondes, sont de moins en moins nombreuses depuis le milieu des années 1990. Elles sont 8,4 millions en 2016, contre 8,9 millions en 2006 et 9,2 millions en 1996

1,93 enfant par femme en 2016 : la fécondité baisse

En 2016, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,93 enfant par femme. Il était de 1,96 en 2015 et de 2,00 en 2014 (figure 4). Ces deux années de baisse font suite à huit années de relative stabilité. En 2006, l’ICF était de 2,00 enfants par femme et a ensuite oscillé autour de ce chiffre jusqu’en 2014.

La baisse récente de la fécondité est plus marquée chez les femmes âgées de 25 à 29 ans. Leur taux de fécondité a nettement diminué depuis 2014. À cette date, 100 femmes de ces âges ont 12,3 enfants ; elles en ont 11,9 en 2015, puis 11,5 en 2016. Ce mouvement de baisse, qui a démarré pour cette tranche d’âges dans les années 2000, s’est ainsi accentué sur les deux dernières années.

La fécondité des femmes plus jeunes (15 à 24 ans), stable entre 2000 et 2010 environ, poursuit sa tendance à la baisse, mais moins fortement que chez les 25-29 ans. Leur taux de fécondité est passé de 2,7 enfants pour 100 femmes en 2015 à 2,6 en 2016. La fécondité des femmes de 30 à 34 ans s’est stabilisée à 12,9 enfants pour 100 femmes en 2016. Au-delà de 35 ans, la fécondité qui n’avait cessé de progresser depuis le début des années 1980, se stabilise depuis 2014.

En France, la fécondité reste malgré tout globalement élevée. En 2014, la France est, avec l’Irlande, le pays de l’UE où la fécondité est la plus élevée. À cette date, l’ICF de la France est de 2,00 et celui de l’Irlande de 1,94 enfant par femme. Suivent la Suède (ICF de 1,88) et le Royaume-Uni (ICF de 1,81). En 2014, le Portugal a la fécondité la plus faible de l’UE avec 1,23 enfant par femme.

En 2016, l’âge moyen à la maternité se stabilise à 30,4 ans ; il a progressé de 0,7 an depuis 2006.

Moins de décès en 2016

En 2016, 587 000 personnes sont décédées en France ; c’est 7 000 de moins qu’en 2015, soit une baisse de 1 % environ. L’année 2016 succède à une année 2015 marquée par une forte hausse des décès (+ 34 000, soit + 6 % par rapport à 2014). La baisse de 2016 ne compense pas l’importante augmentation de 2015. Ces deux dernières années se situent en effet dans la tendance à la hausse amorcée au début des années 2010, du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité. En 2015 s’étaient ajoutés des événements conjoncturels défavorables (épidémie de grippe importante et épisodes de canicule), qui ont accru les taux de mortalité à chaque âge. En 2016, l’épidémie de grippe hivernale et les deux épisodes de canicule estivaux ont eu peu d’impact sur la mortalité au niveau national.

Des espérances de vie en hausse

En 2016, l’espérance de vie à la naissance progresse de nouveau, après avoir diminué en 2015. Dans les conditions de mortalité de 2016, une femme vivrait en moyenne 85,4 ans et un homme 79,3 ans (figure 5). L’espérance de vie des femmes retrouve en 2016 son niveau de 2014 et celle des hommes s’accroît de 0,1 an par rapport à 2014.

L’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes continue de se réduire : il était de 7,9 ans en 1996, de 7,1 ans en 2006 ; il est de 6,1 ans en 2016. Il reste toutefois important par rapport à d’autres pays européens. Aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, à Chypre et en Suède, l’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes est de 4 ans en 2014 (6,2 ans pour la France en 2014). À l’inverse, environ 10 ans d’espérance de vie séparent les hommes et les femmes dans les trois pays baltes. En 2014, pour les femmes, l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée en Espagne et en Italie (86 ans) ; pour les hommes, elle culmine en Italie et à Chypre (81 ans).

L’espérance de vie à 60 ans progresse à nouveau, après avoir elle aussi diminué en 2015 : dans les conditions de mortalité de 2016, un homme de 60 ans peut espérer vivre encore 23,2 ans en moyenne, soit 0,1 an de plus qu’en 2014. L’espérance de vie à 60 ans pour les femmes est de 27,6 ans, inférieure de 0,1 an à celle de 2014.

La population française continue de vieillir. Au 1er janvier 2017, les personnes de 65 ans ou plus représentent 19,2 % de la population, soit trois points de plus que dix ans auparavant et quatre points de plus que vingt ans plus tôt (figure 6). Toutefois, la proportion des 65 ans ou plus est légèrement plus faible que la moyenne européenne : 18,9 % au 1er janvier 2015 au sein de l’UE, contre 18,4 % en France à la même date. L’Italie est le pays où le poids des seniors est le plus élevé (21,7 %) ; l’Irlande est celui où il est le plus faible (13,0 %).

Source : Insee - Data.gouv.fr